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Batman a-t-il finalement vendu son âme à la commercialisation ?

Je suis un avide lecteur des bandes dessinées de Batman depuis l'âge de huit ans. Bruce Wayne a toujours été l'un de mes superhéros DC préférés. Pourquoi ? Parce que c'est un anti-héros, un esprit troublé qui chasse les super-vilains, reflets brumeux de sa propre noirceur.

En 1989, après des décennies de déception au cinéma et à la télévision. Tim Burton prit la direction de ce qui représenta le début d'une série de films établis sur le personnage moderne de DC Comics. Batman ne devenait pas seulement quelque chose de nouveau, je le trouvais spectaculaire. Le film jaillissait littéralement de la bande dessinée, plongeant le spectateur dans son atmosphère sombre. Michael Keaton nous donnait un superhéros authentique, à des kilomètres de la série télévisée classique. Et, enfin, Gotham City était représentée dans toute la splendeur de son mélange d'architecture gothique surréaliste et d'art déco.

L'exploit était complet avec le film suivant, le Retour de Batman. Une distribution époustouflante et un risque considérable pris en réunissant deux super-vilains dans un seul storyboard. Le résultat n'a pas seulement révélé Michelle Pfeiffer en tant qu'actrice talentueuse aux multiples facettes, pleine de nouveaux potentiels, et Danny DeVito dans l'un de ses rôles majeurs, mais également le talent de Tim Burton pour capturer la véritable essence d'un personnage. Une prouesse qu'il n'a cessé de démontrer depuis.

Puis vint une période de déclin. Tuée par son propre succès, la saga Batman est rapidement tombée dans l'oubli après le départ de Tim Burton. D'abord, estropié par un Val Kilmer ne manifestant aucune conviction à l'écran. Par la suite remplacé par un George Clooney qui, à l'époque, aurait dû rester le brave docteur qu'il était à l'écran au lieu de se moquer de tous les fans du comics. Le reste de la distribution était encore pire, sans parler du scénario. Au bout de huit ans, Batman et Robin finirent d'enterrer le cadavre tremblotant...

Mettant fin à la longue nuit noire qui suivit, en 2005, Christopher Nolan releva le défi de faire revivre notre héros avec Batman Commence. À ma grande surprise, il réussit à faire encore mieux que ce que Tim Burton avait accompli 16 ans plus tôt. En 140 minutes, Nolan nous donna le héros controversé, à l’esprit torturé, que DC avait ressuscité simultanément. Le frisson était de retour. Certains critiquaient l'overdose d'effets spéciaux, mais ce n'était pas réellement un problème. Il s’agissait d’un film de superhéros basé sur une série de romans graphiques. Devions-nous sérieusement nous attendre que cela paraisse réel ? Ce qui comptait, c'était le message envoyé aux fans.

Que s'est-il donc passé avec The Dark Night ? Christopher Nolan a-t-il soudainement explosé comme Two-Face ? Pourquoi tenter de nous proposer un autre Casino Royale deux ans plus tard ? Qu'est-il arrivé à Gotham City ? Pourquoi passons-nous notre temps à essayer de comprendre tout le long du film si nous sommes à New York, Chicago, Boston ou toute autre métropole américaine ?

Le scénario est indéniablement aussi proche que possible de la réalité. Je tremble encore en écrivant ce billet. Christian Bale est le meilleur Batman de tous les temps. Heath Ledger, sans conteste, montre à quel point il était doué, brillant comme un mutant shakespearien, effrayante chimère de Macbeth, Hamlet et Othello. Et, en guise de grand final, un combat à mort qui reste le seul chemin vers la libération.

Mais, la magie a disparu. Gotham City a disparu, relégué dans un CBD américain normal et ennuyeux où l'on s'attend que Denzel Washington ou Bruce Willis apparaissent à tout moment, ternis par une succession de sponsors incontournables. Qu'est-il arrivé à la nuit ? Où sont les chauves-souris ? Où sont les temples gothiques des dieux du tonnerre et de l'ombre ? Pourquoi l'antre mythique de Batman est-elle devenue aussi terne qu'une salle d'exposition de la Tate Modern de Londres ? Où est le manoir de Wayne ? Pourquoi priver soudainement notre héros de tout ce qui façonne son âme sombre ?

Aucune réponse n'existe à ces questions. La seule chose que je sais, c'est que la nuit est passée, et je me sens trahi encore une fois...

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Chevalier si noir, où es-tu ?

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